Mis à jour le 8 juillet 2024 par MeriemDraman
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Pour débuter cette nouvelle rubrique intitulée « Témoignage d’élève », j’ai choisi d’interviewer Nina, lycéenne en classe de terminale dans un lycée de province.
Pourquoi elle ? Pour deux raisons.
La première raison c’est que Nina est une jeune fille déterminée dans son projet ambitieux : intégrer Sc.Po ou un IEP de province, une filière d’excellence qui l’attire pour son prestige, sa pluridisciplinarité et son ouverture vers l’étranger. Afin de se donner toutes les chances de réussir, elle s’est inscrite dans une prépa privée en ligne pour être bien entraînée, guidée, épaulée.
La deuxième raison c’est que Nina est ancrée dans son époque, c’est une communicante née ! Elle tient un compte Instagram @study.sciencespo dans lequel elle partage régulièrement des conseils lecture et des conseils de méthodologie de révisions. Nina est vraiment un exemple de motivation sans faille et de moral d’acier, et c’est aussi pour cela que j’ai voulu l’interviewer.
C’est parti ! Voici ses réponses à mes questions. Bonne lecture !
Est-ce que tu peux te présenter ?
Je m’appelle Nina et je suis en terminale générale dans un lycée de province, à Nyons dans la Drôme. J’ai un petit frère, ma mère est directrice d’un Centre solidarité d’action sociale (CSAS) et mon père est vendeur pour une grande enseigne. Après ma 3ème, je suis passée d’un collège privé à un lycée public, et j’ai eu des difficultés pour m’adapter en termes de niveau, et il m’a fallu quelques mois pour rattraper le niveau scolaire attendu et avoir de bons résultats. Après avoir vécu une classe de première chamboulée par le Covid, j’ai comme objectif principal aujourd’hui de tenter Sc. Po Paris, les IEP de province et Sc. Po Grenoble. J’ai abandonné la spécialité « Mathématiques » dont le niveau est trop poussé et conservé mes 2 spécialités phares « HGGSP » et « SES » et j’ai choisi l’option « Droit et grands enjeux du monde contemporain ».
Pourquoi Sciences Po est-il ton objectif n°1 ?
Au début de mes années lycée, j’étais très attirée par les Sciences, mais je ne réussissais pas très bien. J’ai eu un déclic et un coup de cœur pour l’Histoire, la géopolitique et les SES en première et en cherchant quelles études supérieures je pouvais suivre pour continuer à étudier ces 3 matières, j’ai découvert l’école Sc. Po, la filière par excellence pour se perfectionner dans ces domaines que j’aime tant. En première, c’était un de mes choix possibles, en terminale c’est devenu mon objectif n°1, car je suis passionnée par la géopolitique et les relations internationales. De plus, intégrer Sc. Po, c’est le gage de profiter d’une très bonne insertion professionnelle, de faire des stages à l’étranger, et de bénéficier d’un réseau professionnel influent.
✔️Si le sujet vous intéresse, je vous invite lire l’article que j’ai écrit il y a quelques mois intitulé « 15 questions les plus posées sur Sc Po et les IEP de province (et leurs réponses) »
Est-ce que tes enseignants, tes parents t’encouragent à tenter Sc.Po ?
L’intérêt pour l’Histoire est une affaire de famille : ma mère a tenté Sc.Po lorsqu’elle était étudiante, mais sans y arriver et elle a bifurqué vers une fac d’histoire et mon père est un passionné d’Histoire avec un grand H, même s’il n’exerce pas dans ce milieu. Dans mon lycée, nous ne sommes pas poussés vers ces filières d’excellence, mais mes enseignants au courant de mon projet me conseillent régulièrement des lectures et me soutiennent dans ma démarche.
Quel est ton profil d’élève Nina ?
Je pense avoir un très bon profil scolaire, et surtout j’ai acquis une maturité certaine ces derniers mois qui fait que maintenant je peux me discipliner, me priver de sorties, de loisirs futiles, inutiles pour me consacrer à 100% à mon projet. Ma philosophie, c’est de « tout donner cette année, et les 2 prochaines années, car ce sont elles qui vont orienter ma vie professionnelle. » Je travaille énormément, peut-être parfois trop, et pour me donner toutes les chances de réussir, je me suis inscrite dans une prépa, la prépa Tremplin.
À quoi ressemble concrètement le week-end d’une jeune fille comme toi Nina qui se prépare pour les concours de Sc.Po ?
Mes parents sont séparés, et j’ai fait le choix de rester toute seule chez moi quand je suis chez ma mère le week-end, car je préfère travailler sans être dérangée, et manger quand je veux, sans devoir respecter des horaires définis. Concernant le travail scolaire, je travaille en moyenne 4 à 5h le samedi, et même chose le dimanche. Le soir, de 20h à 23h, je continue à travailler, mais autrement : je vais regarder des documentaires, des débats politiques (j’en profite pour faire des fiches sur les idées de chacun des candidats aux élections présidentielles). J’approfondis ma culture générale en quelque sorte.
Il faut aussi rajouter à ce planning, 2 séances de 2h chacune consacrées aux devoirs envoyés par ma prépa.
Parlons un peu de cette prépa Tremplin. Comment elle fonctionne ? Quels sont les tarifs ? Pourquoi as-tu décidé de la rejoindre ? Es-tu satisfaite de cette prépa ?
J’ai décidé de sauter le pas à la rentrée et je me suis inscrite durant la 2ème quinzaine de septembre, car les taux de sélectivité aux IEP étant très faibles (autour de 10%), j’ai décidé avec l’appui de ma mère de m’inscrire dans une prépa pour être encore mieux préparée. J’ai choisi la prépa Tremplin après être tombée sur un chiffre qui m’a décidée : 33% des étudiants de Sc.Po sont passés par la prépa Tremplin.
Cette prépa a un coût : 500€ pour tout l’accompagnement, mais je veux me donner toutes les chances de réussir et mes parents ont accepté de financer cette prépa à condition que je me donne à fond dans mon travail.
C’est une prépa entièrement en ligne, avec un site internet en support, où l’on choisit les modules qui nous intéressent. J’ai choisi le module IEP, le module Sc.Po Paris, le module Sc.Po Grenoble. Je prépare tous les concours Sc.Po sauf celui de Bordeaux, car il est axé sur le droit, et cette matière ne m’intéresse pas. Pour les questions contemporaines, l’histoire, et l’anglais, la prépa nous envoie des fiches de cours et on a des examens blancs pour nous préparer au concours. Il y a aussi une plateforme vidéo avec des conférences, des mastersclass où des chercheurs, des professeurs à Sc.Po expliquent des sujets en lien avec l’actualité et le concours.
Dès qu’on s’inscrit à la prépa, on a un emploi du temps personnalisé de travail et de révisions. Plus on s’inscrit tôt à la prépa, et plus on a du temps pour réviser et choisir ainsi son rythme de travail et non le subir.
Deux mois après mon inscription, je peux dire que je suis très satisfaite de cette préparation, car seule je n’aurais travaillé qu’un 1/5 de tous les sujets à approfondir. Je me sens guidée, épaulée, je peux échanger avec les responsables pédagogiques quand je le souhaite.
✔️Pour connaître la liste des prépa privées qui préparent à ces concours, je vous invite à découvrir mon article intitulé : « Quelles prépa privées pour réussir les concours sélectifs ? »
Nina, dis-moi, on ne sait jamais… As-tu pensé à un plan B, un plan C au cas où ton projet n’aboutirait pas ?
Dans la perspective où je ne serai pas prise à Sc.Po Paris ou dans les IEP de province, mon plan B, c’est Sc. Po Grenoble, car il n’y a pas de concours, et l’accès se fait uniquement via Parcoursup sur dossier.
Je rajouterai aussi sur Parcoursup des licences en Sciences politiques à Panthéon Sorbonne, et Panthéon Assas, mais je suis consciente que ce sont aussi des filières très sélectives, donc on ne peut pas parler de plan B.
J’ai pensé aussi à 2 parcours pluridisciplinaires proposés par l’université Lumière à Lyon II : la licence « Institution et société » et la licence « sciences humaines et sociales » et des licences doubles « histoire & Sc.Po » comme celle de Paris 8.
Mon professeur principal m’a conseillé également de choisir une licence dans mon académie, car Lyon n’est pas dans mon académie, mais je n’ai pas trouvé de licence qui me plaise dans l’académie d’Aix-Marseille dont je dépends.
Dans le cas où je serais prise nulle part, je partirai 6 mois dans un pays anglo-saxon pour perfectionner mon anglais, et je retenterai les concours de Sc. Po en bac + 1.
Avec tout ce travail et ce rythme soutenu, tu trouves le temps de communiquer via ton compte Instagram (c’est d’ailleurs ainsi que je t’ai connue). Pourquoi avoir créé ce compte ?
Les concours que je prépare sont sélectifs, il y a beaucoup de chacun pour soi, et au début je pensais que si j’aidais un de mes camarades, il allait peut-être me passer devant.
Puis je me suis dit que je pouvais aider mes camarades qui préparent le même concours que moi, en les aiguillant, les conseillant, les encourageant moi qui ai la chance de bénéficier d’une prépa. Dans mon lycée, nous sommes une dizaine à préparer ces concours, mais je suis la seule inscrite dans une prépa privée.
C’est pour cette raison que j’ai lancé mon compte Instagram @study.sciencespo, car la plupart des lycéens y sont, et je peux ainsi faire bénéficier mes camarades de tout ce que j’apprends en prépa…
Je reçois beaucoup dont je veux donner aussi…
Pour finir, Nina, peux-tu partager tes sources d’information à nos lecteurs ? Quelles sont les lectures indispensables pour qui veut tenter et réussir les concours Sc.Po ?
Je suis abonnée au Monde, et je lis les articles qui m’intéressent quand je suis dans les transports pour rentabiliser mon temps, ainsi que les articles de Courrier international, pour suivre l’actualité des médias étrangers en français.
J’achète quelques livres conseillés par ma prépa ou par le réseau sc. Po comme « 1984 » de George Orwell, « l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme » de Max Weber, « De quoi avons-nous peur ? » de Jean Birnbaum, « le manifeste du parti communiste » de Marx & Engels. J’ai expliqué récemment à mes followers dans un post Instagram pourquoi ce choix de livres et l’intérêt de lire chacun d’entre eux.
Je suis également la chaîne Youtube « Hugo décrypte » et je regarde beaucoup Arte et France 5, en particulier les émissions « C’est dans l’air », « C’est à vous » , « Le dessous des cartes », des documentaires sur les pays, et j’écoute aussi beaucoup la radio, Radio France, France Inter et RTL.
Un dernier conseil « mindset » avant de se quitter Nina ?
Entre la pression du bac, de Parcoursup, des études supérieures, il est très important de garder du temps pour soi, pour souffler, se changer les idées soit en faisant du sport, soit en regardant des séries sur Netflix, soit en sortant avec ses amis sans culpabiliser.
Trop travailler peut être contre-productif, il faut se forcer à faire des pauses dans ses révisions même si on n’a pas fini… De toute manière, on n’aura jamais fini de réviser !