Mis à jour le 3 octobre 2022 par MeriemDraman
Les prépa privées pour s’entraîner aux concours sciences Po sont très nombreuses.
Le repaire des étudiants est l’une d’entre elles, mais se veut une « prépa pas comme les autres ». Leur credo : démocratiser ce concours grâce à une prépa gratuite et/ou à prix libre, chacun.e en fonction de ses moyens. De plus, cette prépa affiche un taux de réussite impressionnant : 100% d’admis sur 83% candidats admissibles !
Toutes ces bonnes nouvelles m’ont donnée qu’une envie : interviewer le fondateur du repaire des étudiants, Alexis Bellas, pour comprendre qui se cache derrière cette belle entreprise. Vous verrez, mon interviewé fait partie de ces personnes originales, authentiques et très spirituelles à qui on a envie de confier son enfant !
Qui êtes-vous Alexis Bellas ? Pouvez-vous nous détailler votre parcours scolaire et professionnel ? Quel type d’élève étiez-vous ? A partir de quelle classe avez-vous su que vous vouliez aller à Sciences po ? Comment vous êtes-vous entraîné à l’époque ?
Je suis Alexis, j’ai créé un site d’aide aux étudiants il y a maintenant 6 ans, qui prépare entre autres aux concours de Sciences Po.
Mon parcours n’est pas le plus linéaire du monde. Primaire et collège à l’étranger, puis lycée franco-allemand de Buc. A la suite de quoi prépa littéraire, mais je m’y sentais comme un poisson sur une bicyclette, je me suis donc orienté vers une licence d’allemand/anglais à la fac, dans laquelle je me sentais comme un poisson sur une aire d’autoroute. Je me suis débrouillé pour redoubler 3 fois, ce qui, pour quelqu’un dont la langue maternelle est l’allemand, est quand même une performance.
C’est à ce moment-là que je me suis demandé ce que je voulais vraiment faire. Sciences Po m’était toujours apparu comme une évidence, l’admission en terminale m’avait d’ailleurs échapée à un cheveu, mais je n’y avais jamais vraiment cru. Là, j’ai eu envie de me donner les moyens.
Je me suis mis à la campagne pendant 5 mois, en coupant mon téléphone -sauf le jour de mon anniversaire-, avec pour seule aide quelques corrections de copie de la documentation française. Rétrospectivement, la méthode était un peu brutale, et pour tout dire, pas la plus efficace du monde, mais ça a marché !
Vous avez créé le repaire des étudiants ? Décrivez-nous en détail cette structure. À qui s’adresse t’elle ? Comment fonctionne t-elle ? Vous dites que vous êtes une « prépa pas comme les autres ». Pourquoi ? Quelle est votre différenciation ? votre petit plus ?
Le repaire des étudiants, je suis tombé dedans un peu par hasard. En quittant mon premier job après Sciences Po -j’interviewais les patrons de grandes écoles sur une webtv étudiante, Campus Channel- j’avais un peu de temps : j’ai eu envie d’aider des jeunes à préparer Sciences Po, comme je le faisais bénévolement à l’époque où j’étais à l’IEP. J’ai donc imaginé un système de paiement si admission : si le candidat est admis, il paie son coaching. Si non, c’est gratuit. Ce modèle de préparation qui avait l’avantage de nous mettre dans le même bateau que le candidat, on l’a gardé pendant 5 ans. Avec la réforme du concours, la préparation à complètement changée, on a malheureusement dû abandonner cette manière de faire.
La préparation aux concours, c’est chouette, mais j’ai vite compris qu’on n’avait pas vocation à devenir une prépa à proprement parler : ce qui m’intéresse, ce n’est pas tant l’admission à Sciences Po que l’opportunité que ça nous donne d’apprendre aux candidats à réfléchir, remettre en cause, structurer leur pensée, se questionner, prendre un peu plus confiance en eux. Officiellement, oui, on a une partie de notre activité qui est une prépa : pour ne rien vous cacher, je regrette qu’on ait à exister. Si on donnait les moyens à l’Educnat de faire son boulot, je pourrais aller faire de la voile ou planter des salades. Nous ce qui nous intéresse, c’est d’aider les étudiants avec notre expérience. On aime bien être les grands frères et les grandes soeurs qui ont déjà défriché le chemin et viennent passer un coup de main à ceux qui sont le nez dans le guidon.
On a donc de plus en plus fabriqué des choses qui essaient d’aider le plus grand nombre. Par exemple, un site pour muscler sa culture générale (gratuit et sans pub), un site pour développer son esprit critique (gratuit, sans pub, et cours à prix libre), ou encore une préparation à Sciences Po à prix libre, où chacun peut participer -s’il le veut-, et à hauteur de ses moyens. C’est notre dernier né, ça s’appelle Sciences Po pour tou.te.s.
Pour répondre à votre question sur ce qui nous différencie, c’est sans doute le regard qu’on porte sur les concours. On dit toujours à nos préparationnaires que faire une grande école ne les rendra pas plus heureux. Se développer, intellectuellement et humainement, en préparant un concours, oui. L’homme se découvre en se mesurant avec l’obstacle, dit Saint-Exupéry, et pour le faire, il a besoin d’un outil. Un concours comme celui de Sciences Po est un joli outil. Le paradoxe dans l’histoire, c’est qu’une fois qu’on a ce regard là, la préparation en devient d’autant plus efficace.
Vous affichez de très bons résultats sur votre site. 83% des admissibles ont été acceptés à Sciences Po. Bravo déjà pour ces supers chiffres. Y a t-il un profil particulier d’élèves qui sont acceptés à Sc. Po ? Quels sont les ingrédients nécessaires pour réussir ? Quels sont vos conseils d’ordre général à mettre en place pour se donner toutes les chances d’être accepté ?
Pas de profil particulier. Sciences Po a choisi de s’ouvrir et de changer son regard sur le recrutement, la réforme du concours en est le symptôme le plus voyant. Ils cherchent désormais des candidats engagés, passionnés intellectuellement, -chacun avec ses intérêts bien sûr- qui ont une certaine maturité intellectuelle et humaine. Exit les bêtes à concours prêts à citer Epictète parce que ça fait bien.
J’ai donc deux conseils à donner aux candidats.
Un : faites vous plaisir intellectuellement. Lisez, regardez, écoutez des choses qui vous intéressent vraiment. Passionnez-vous pour 2-3-4 sujets, qu’ils soient d’actualité, historiques ou autre, creusez-les pendant l’année. Evidemment, organisez vous une bibliographie, et une ou deux phrases de notes pour rendre le travail efficace, mais on vous expliquera tout ça si vous venez à Sciences Po pour tout.te.s. Si on s’intéresse à la questions des inégalités sociales par exemple, le samedi soir, à la place de Netflix, on peut regarder un Ken Loach. On est en train de se se faire plaisir, et pourtant, Ken Loach, c’est directement réuitilisable devant un jury de Sciences Po, certainement plus qu’Epictète au passage. Donc, faites-vous plaisir.
Deux : bossez. Faites, refaites, et rerefaites vos écrits, des analyses d’image, votre présentation au jury, les questions les plus évidentes. Prenons l’exemple de l’analyse d’image. Si vous en avez fait 10, c’est bien, mais il y a peu de chances pour que vous soyez sereins. Si vous en avez fait 50, la 51e, vous vous baladerez. Vous serez en pilotage automatique sur les étapes de l’analyse, et vous pourrez vous concentrer sur le petit plus qui fera la différence. Un entraînement à l’analyse d’image, c’est 5 minutes. 3 fois par semaine, c’est un quart d’heure de boulot. Mais de septembre à mai, ça fait 100 analyses d’image ! Le maître mot, c’est la répétition. Et ça vaut pour les écrits : il faut les faire, les refaire, les rerefaire, jusqu’au moment où ça sonne juste.
Ajoutons un troisième ingrédient, qui va être tarte, mais il faut le dire.
Soyez qui vous êtes. N’essayez pas d’être ce que vous pensez que Sciences Po veut que vous soyez, ou de rentrer dans je ne sais quel moule. Par exemple, Sciences Po est moins intéressé par vos expériences en tant que telles, que par la maturité que vous en tirez. Si donc vous avez des expériences simples, le club de foot local, mettez ça en valeur, pas besoin d’avoir fait le tour du monde en stop. Mais, un “le club de foot m’a fait comprendre l’importance du collectif dans un monde qui met en avant la réussite individuelle” est autrement plus efficace pour dire quelque chose sur vous qu’un “j’ai appris l’esprit d’équipe”. Dites un vrai truc sur vous, qui permette au jury de comprendre votre monde intellectuel et votre regard sur le monde. Et surtout, soyez qui vous êtes, c’est encore le meilleur moyen de convaincre. Sauf que être le plus beau soi-même, c’est comme tout, ça s’apprend. On est là pour ça !
Pour contacter Alexis Bellas : [email protected]
ou par téléphone : +33 1 86 95 23 35
Leur site internet : www.lerepairedesetudiants.fr
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